Les inégalités

Les inégalités

Nous vivons dans un monde dans lequel une minorité de personnes captent une part toujours croissante des richesses mondiales, au détriment de la majorité de la population mondiale. Entre 1980 et 2016, les 1% les plus riches ont capté 27% de la croissance du revenu mondial, soit plus du double de la part captée par les 50% les plus pauvres. En 2019, les 1% les plus riches détiennent plus du double des richesses cumulées de 6,9 milliards de personnes (sur un total de 7,8 milliards). Entre 2011 et 2017, les salaires moyens ont augmenté de 3% dans les pays du G7, alors que les dividendes de 31%, témoignant aussi par là une financiarisation des revenus.

Le modèle capitaliste repose sur des logiques d’exploitation, d’accumulation des richesses, de socialisation des pertes et de privatisation des bénéfices par une minorité. Entre 1985 et 2019, le taux moyen d’imposition sur les entreprises dans le monde est passé de 49% à 23%, et celui des personnes de 70% à 37%. Plus simplement dit, cela représente une baisse énorme de rentrées fiscales pour les collectivités, qui restent, malgré les enjeux de corruption, détournement de fonds et autres, des moyens de collectiviser les profits au bénéfice d’une majorité de la population. De plus, si l’on tient compte des sommes astronomiques dont bénéficieraient certaines économies sans l’évasion fiscale de personnes, mais surtout d’entreprises multinationales (près de 427 milliards de dollars à l’échelle mondiale chaque année selon le Tax Justice Network), l’inégalité de la répartition des richesses comme fondement de ce système économique ne fait plus aucun doute.

Il faut relever que les inégalités ne touchent pas toutes les personnes de la même manière. Particulièrement, il s’appuie sur des systèmes d’oppression et d’exploitation ancrés historiquement et toujours actuels tel que le colonialisme et le patriarcat.

Les richesses accumulées et concentrées par les pays colonisateurs depuis des siècles sont les fondements de notre économie actuelle, tout comme le suprémacisme blanc a structuré l’apport de main d’œuvre, de ressources et la captation de pouvoir à l’échelle mondiale à travers l’esclavage et le commerce triangulaire. Or, des pays comme la Suisse, qui ne sont pas connus comme étant des Etats colonisateurs, ont largement participé au commerce triangulaire et à la colonisation à travers le monde, et s’y sont massivement enrichis.

Les hommes détiennent en moyenne 50% plus de richesses que les femmes (propriétés, actions et autres capitaux), l’inégalité salariale est un phénomène pratiquement universel, quand bien même elle varie d’ampleur selon les économies. Le système économique repose sur une exploitation et une violation continue des droits politiques, économiques et fondamentaux des femmes dans le monde. La charge de travail domestique et de soin (« Care »), effectuée très majoritairement par des femmes, constitue pratiquement en permanence du travail non-rémunéré, et représente souvent un frein à leur engagement politique ou sociétal. A l’échelle mondiale, les approximations évaluent à 12.5 milliards les heures de travail de soin non-rémunéré effectuées chaque jour par des femmes.

La concentration du pouvoir et des richesses mondiales entre les mains d’une élite blanche, reposant sur un modèle économique extractiviste et de maximisation de profits, constitue un volet central dans l’analyse du réchauffement climatique, de ses causes et des potentielles solutions. Entre 1990 et 2015, les 10% les plus riches au niveau mondial sont responsable de plus de la moitié des émissions GES, et les 1% les plus riches de 15% des émissions GES sur la même période.

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